Là-bas, c’étaient des paysans, trop pauvres pour espérer en l’avenir. A Cuges, les forêts leur fournissaient du travail : ils étaient charbonniers ou bûcherons. C’est eux également qui récoltaient les « fascines » alimentant les fours des boulangers marseillais.
Peu à peu, ces émigrés saisonniers se sont définitivement fixés en Provence, où leurs conditions de vie, quoique difficiles, étaient relativement meilleures que chez eux. Pour autant, ici, ils ont travaillé rudement. Ils ont largement contribué au maintien de l’économie locale, à une époque où se faisaient déjà sentir à Cuges les premiers effets de la désertification rurale.
Ils s’appelaient Rastello, Dho, Basso, Roatta, Prève, Percivalle, Magnaldi, Marengo, Milési... Certains de ces noms n’existent plus car les filles se sont mariées et sont devenues mesdames Fabre, Genevet, Roux, Martin, ou bien encore Espanet ou Jourdan. Comment auraient-ils pu imaginer, eux que l’on traitait de « sale babi », que leurs descendants seraient un jour « gens d’ici » ?...
A lire pour plus de détails : Storie di emigranti, publié par l’association culturelle Artüsin (www.artusin.it) ou notre publication "Tous d'ici".