A l’époque où le village se serrait sur la colline Sainte-Croix, il fut construit une église en contrebas de l’ancien Castrum. C’est en 1349 qu’elle fut érigée en église paroissiale par l’évêque de Marseille, Robert de Mandagot, a priori sous le titre de Notre-Dame de Bellevue, et, selon toute vraisemblance, en présence du cardinal Guy de Montfort.
Lorsque le village est descendu de la colline, on a construit une église neuve, plus vaste, plus accessible, dédiée à l’Assomption de la Sainte-Vierge et à saint Antoine l’Ermite. Cette nouvelle église, située à l’emplacement de l’actuelle, fut achevée en 1545 (1546 ?), date à laquelle Notre-Dame de Bellevue fut désaffectée.
Laissée à l’abandon, ce n’était plus en 1601 qu’un bâtiment en ruine. Plusieurs habitants du village profitèrent alors du passage de l’évêque Frédéric de Ragueneau, pour lui faire part de leur désir de se rassembler au sein d’une confrérie de pénitents blancs. Ils demandèrent à la placer sous le titre du Saint-Esprit, ce qui était souvent l’usage en Basse-Provence.
Une référence peut-être également à l’ancienne Compagnie du Saint-Esprit, laquelle présidait autrefois aux destinées de la communauté villageoise. L’évêque accède à la demande et autorise la jeune confrérie à bâtir une chapelle à l’emplacement de l’ancienne église Notre-Dame de Bellevue. Un an après, la chapelle des Pénitents Blancs est prête. Dès lors, les frères s’y réuniront toutes les semaines, au moins jusqu’à la Révolution.
L’inventaire des biens appartenant aux frères pénitents, dressé en application de la loi du 18 août 1792, montre que la chapelle était assez richement dotée à la fin du 18ème siècle.
Pendant la Révolution, le bâtiment fut souvent utilisé pour les réunions publiques et les assemblées politiques.
La chapelle fut de nouveau utilisée par les frères pénitents en 1808, et ce jusqu’en 1835, date à laquelle elle fut de nouveau abandonnée, a priori en raison de désaccords internes, vraisemblablement d’ordre politique.
Désormais inutilisée, ce ne sera plus qu’un bâtiment communal comme les autres.
Une nouvelle affectation lui sera bientôt donnée, celle de garage municipal : on y remisera véhicules et corbillards…
C'est aujourd'hui le local de Cugistoria, gracieusement mis à la disposition de l'association par la commune.
La Chapelle des Pénitents blancs